Hampi Vijayanagar

 

Hampi me fait penser maintenant à un mélange de Goa et de Kathmandu à la “folle époque” ... dans le "village" se succèdent boutiques de toutes sortes, restaurants et guesthouses ... des barrières autour des monuments un peu partout ( comme celles entourant le lac à Badami d'ailleurs ) les sites les plus intéressants sont payants ( 5 à 600 roupies comme à Ellora & Ajanta ) mais fort heureusement le reste est gratuit ... "l'avenue principale" a été démolie et revêtue, un grand portique marque l'entrée et la petite place qui  la marquait naguère avec un bel arbre et la petite poste a disparu !!! 


... nous sommes rentrés de notre première balade au couchant et j'ai continué vers le temple principal  foule, éclairage multicolore et pour couronner le tout, un feu d'artifice ! ...
... Hampi est entré dans le grand barnum touristique et fait le régal des groupes des voyages organisés ... beaucoup de Français d'ailleurs ...
... bref, beaucoup de changement et en cela c'est extrêmement intéressant ...

 


Très longue balade vers le temple de Vitala, aux piliers musicaux et ou se trouve le chariot de pierre …

 

 

Pour en partir nous avons emprunté une navette électrique qui nous a mené jusqu'à la route qui passe sous le portique que j'avais déjà photographié il y a bien longtemps et qui alors n'était qu'une piste poussiéreuse …

 

 

 ... eh oui, il s'agit bien d'une vraie route revêtue le long de laquelle nous avons cheminé un moment avant d'embarquer dans un tuk tuk vers les bains de la reine, puis les écuries à éléphants et les tours de guet ... la fête qui se prépare a envahi les sites principaux,  les répétions ont commencé et l'on s'apprête à installer les tribunes, des centaines de chaises en attente, les décors, les sonos et les techniciens qui œuvrent ou font la sieste …

 


 
... ballets d'hélicos, nous pensions à la police ou l'armée ... en fait il s'agit de tours pour les touristes : 4000 roupies pour 7 mn de survol du site !!! 
 

... martins pêcheurs, hirondelles, aigrettes, écureuils et bien sûr les singes solitaires ou en bande organisées (bandar log) ... bananeraies, canne à sucre et cocoteraies pour compléter "le paysage" ...

 


... le temple de Virupaksha, le plus haut ( près de 50 m) et encore en activité diffuse presque toute la journée une musique façon new age ponctuée de OM ..

Derrière le temple principal (Virupaksha) ... échappée sur une immense dalle granitique ponctuée de petits temples et de ruines ... lorsqu'il y a de la terre quelques arbres rabougris et de nombreux vieux frangipaniers ... et toujours plein d'écureuils à dos rayés, curieusement sur ce côté pas de singes !? ... 

 

 
En remontant l'artère principale où les préparatifs de la fête se terminent, je contourne donc les alignements de chaises et la scène pour affronter une volée de marches qui mène à un chemin, au travers des amas rocheux, conduisant au temple d'Achyutaraya l'un des derniers monuments datant d'avant la chute de Vijayanar (1565) ... retour par un chemin qui rejoint la rivière où l'on retrouve la foule et les bandes de singes ...

... coucher du soleil ...

 

Le Vijaya Ustav   est présenté comme un festival d'arts et de culture mais c'est avant tout une grande fête populaire mi commerciale mi religieuse qui attire une foule impressionnante ...
... je décide en y arrivant d'aller voir ce qu'abritent les grands barnum installés sur un immense espace couvert de longues bandes de toile qui évite les nuages de poussière lors des déplacements de masse ...


... or donc, je découvre une manifestation hybride de marché, de foire exposition et de "foire bio" ... stands après stands je passe de la pharmacopée ayurvédique aux gadget de cuisine, en passant par des ONG de défense des femmes et de protection des enfants ... l'écologie y a aussi une place, mais rien à propos des ordures ! ... il y a même un barnum/aquarium où sont alignés des dizaines d'aquarium contenant toutes sortes de petits poissons du style de ceux qu'on trouve chez nous dans les animaleries ...

 

 

… pour clore cette page, un conseil de lecture : Salman Rushdie  - la cité de la victoire - 2023 Actes Sud

Ce roman/conte/fable, trouve ses racines dans la véritable histoire du royaume de Vijayanagar (1336 à 1565) …  

Dans le Sud de l’Inde au XIVe siècle, à la suite d’une bataille quelconque entre deux royaumes aujourd’hui oubliés, une fillette de neuf ans fait une rencontre divine qui va changer le cours de l’histoire. Après avoir assisté à la mort de sa mère, la petite Pampa Kampana, accablée de chagrin, devient le véhicule d’une déesse qui se met à parler par la bouche de l’orpheline. Lui accordant des pouvoirs qui dépassent l’entendement de Pampa Kampana, la déesse lui annonce qu’elle contribuera à l’essor d’une grande ville appelée Bisnaga – littéralement “cité de la victoire” –, la merveille du monde.
Au cours des deux cent cinquante années suivantes, la vie de Pampa Kampana se confond avec celle de Bisnaga, depuis sa création à partir d’un sac de graines magiques jusqu’à sa chute tragique de la manière la plus humaine qui soit : l’hubris de ceux qui détiennent le pouvoir. En donnant vie, par ses chuchotements, à Bisnaga et à ses habitants, Pampa Kampana tente de remplir la mission que la déesse lui a confiée : faire des femmes les égales des hommes dans un monde patriarcal. Mais toutes les histoires échappent à leur créateur, et Bisnaga ne fait pas exception. Tandis que les années passent, que les dirigeants vont et viennent, que des batailles sont gagnées et perdues, et que les allégeances changent, le tissu même de Bisnaga devient une tapisserie de plus en plus complexe, abritant en son cœur Pampa Kampana.
Brillamment présentée comme la traduction d’une épopée antique, cette saga au confluent de l’amour, de l’aventure et du mythe atteste du pouvoir infini des mots.